Quand l’urgence est là !!!

Mardi 3 novembre, en visioconférence avec le conseil, le téléphone sonne au généralat… « Allo, ici Madame Moreaux de la Fondation Vincent de Paul, le coronavirus est arrivé à Nancy, toutes les sœurs sont confinées dans leur chambre et le personnel en arrêt, cas contact ! L’A.R.S. (agence régionale de santé) nous y oblige ! Ne serait-il pas possible que Sr Bénédicte vienne nous aider ? » Après un très bref échange ma réponse est positive.
« Merci…, je préviens Madame Gérard (directrice de Nancy Prébois) qui vous appellera si besoin… »

Le lendemain, 9h30 : « Allo, Sr Bénédicte, pouvez-vous venir tout de suite ? » …  Je boucle mon sac et je pars pour Nancy avec un justificatif de déplacement professionnel ! A peine arrivée, j’enfile ma tenue de cosmonaute et me voilà partie à servir le repas en chambre !

L’après-midi quelques transmissions me sont faites et avec Me Gérard nous essayons d’organiser au mieux :
– La lingère, avant de partir, m’explique le fonctionnement des machines,
– la restauration Api fait venir des repas de l’extérieur,
– Me Gérard fait appel à l’hospitalisation à domicile et à des intérims pour assurer les soins.
Tout se met en place ! Il faut faire vite !

La communauté est secouée et le moral des troupes est bas, je passe dans les chambres pour écouter, réconforter, donner les informations, faire quelques courses, distribuer les revues, aller chercher un livre à la bibliothèque, répondre au téléphone, répondre à la porte, distribuer les repas, faire la lessive, coordonner les soins…
Des petits gestes nous viennent aussi de l’extérieur : une boite de chocolat, des fleurs pour chaque sœur de la part du cuisinier. Des coups de fil d’amis et prêtres pour demander des nouvelles de chacune.

Les premiers soirs mes jambes sont lourdes et je suis fatiguée mais heureuse ! Le Seigneur est présent. « Ce que vous avez fait au plus petit, c’est à moi que vous l’avez fait. » 14 jours plus tard, l’A.R.S. nous donne le feu vert pour un déconfinement ! Grand branlebas ! Avec Me Gérard et le personnel présent, nous aménageons la salle à manger et la chapelle pour respecter les distances !
Le lundi 16 tout est prêt, les sœurs se retrouvent, encore fatiguées et désœuvrées mais toutes présentes et c’est dans la joie et la bonne humeur que nous partageons le premier repas !
                                                                                                                                          Sr Bénédicte