Il a une mystique du samedi saint.
– Une mystique de l’espérance dans une expérience de l’absence, du vide, de la perte et du deuil, L’Eglise nous propose cette expérience douloureuse comme si la perte et la désillusion étaient fondamentales pour devenir des vivants.
– Une mystique de l’espérance quand l’épreuve la plus grande est celle que provoque Dieu quand il ne correspond pas à ce qu’on attend de lui
– Une mystique de la foi en la réalisation de la promesse. Marie a vécu le samedi saint dans l’attitude qu’Elisabeth avait soulignée : ‘heureuse, toi qui as cru à (espéré) l’accomplissement des paroles qui te furent dites de la part du Seigneur.

Marie a assisté, impuissante, à la torture de son fils, elle a vu son Fils broyé par les supplices et mis au tombeau depuis la veille ; est-elle accablée, douloureuse et au bord de la pamoison comme la représentent bien des piétas ? Elle qui gardait dans son cœur les promesses, elle s’appuyait sur la promesse « Détruisez ce temple et en trois jours, je le relèverai. »

Marie est la femme qui espère ; c’est-à-dire qu’elle croit que la grâce l’emporte sur la loi, que la grâce dépasse les décisions des méchants, que la grâce dépasse le bon sens, … Elle a une réserve inépuisable d’espérance… elle détruit l’arrogance de la mort par son espérance.        Puisque Marie a une telle espérance, St Bernard nous exhorte à avoir l’espérance de Marie : « Marie est cette noble étoile dont les rayons illuminent le monde entier. Si les vents des tentations s’élèvent, si tu viens heurter les rochers des tribulations, regarde l’étoile, invoque Marie. Si tu es ballotté par les flots de l’orgueil, de l’ambition, de la trahison, de la jalousie, regarde l’étoile, invoque Marie. Si la colère ou l’avarice ou les séductions de la chair secouent la petite barque de ton âme, regarde Marie. Si, troublé par l’énormité de tes crimes, confondu par la malpropreté de ta conscience, glacé d’effroi à la pensée du jugement, tu commences à être englouti par le gouffre de la tristesse, par l’abîme du désespoir, pense à Marie. Dans les périls, dans les angoisses, dans le doute, pense à Marie »

Père Louis