Le Christ Jésus notre Seigneur, pendant son séjour sur terre, déclarait lui-même ce qu’il était, ce qu’il avait été, de quelle volonté du Père il était chargé, quel devoir il prescrivait à l’homme, soit ouvertement à la foule, soit à part, à ses disciples dont il avait choisi douze pour vivre à ses côtés et être plus tard les docteurs des nations.
Après la chute de l’un d’eux, il ordonna aux onze autres au moment de retourner chez son Père, après la résurrection, d’aller et d’enseigner les nations, et de les baptiser dans le Père, le Fils et l’Esprit Saint. […]

Tout doit nécessairement être caractérisé par l’origine. Voilà pourquoi tant de si grandes Églises ne sont que l’Église primitive dont toutes procèdent. Elles sont toutes primitives, toutes apostoliques, puisque toutes sont une. Pour attester cette unité, elles se communiquent la paix, elles échangent le nom de frères, et se rendent les devoirs de l’hospitalité. Ces lois n’existent par nulle autre raison que la tradition unique d’un même mystère.

 

Qu’ont prêché les Apôtres : c’est-à-dire : que leur a révélé le Christ ? Cela ne doit pas être prouvé autrement que par ces mêmes Églises que les Apôtres ont eux-mêmes fondées, qu’eux-mêmes ils ont instruites, tant de vive voix, comme on dit, que plus tard par des lettres.

Le Seigneur avait vraiment dit un jour : J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pourriez les supporter maintenant ; en ajoutant toutefois : Quand sera venu l’Esprit de vérité, il vous conduira à toute vérité. Par là-même, il montre qu’ils n’ont rien ignoré, ceux à qui il avait promis la possession de toute vérité par l’Esprit de vérité. Et il accomplit sa promesse puisque les Actes des Apôtres attestent la descente de l’Esprit Saint.

TRAITÉ DE TERTULLIEN