Témoignage des sœurs de la communauté de Chambéry
Nous étions à l’écoute des propositions gouvernementales et avons essayé de les respecter, par exemple une seule sœur sortait pour les courses.
Nous réalisons combien le rythme de la vie communautaire était un soutien pour vivre nos journées. Cette pandémie nous rappelle la vulnérabilité humaine, sa finitude. La puissance de l’homme est limitée et mise à l’épreuve
Nous sommes une communauté de cinq sœurs de 91 à 63 ans. Nous vivons dans un appartement au centre-ville de Chambéry. Le temps de confinement est pour nous un appel à vivre une intériorité plus grande, recherchant le sens profond de ce que nous avons à vivre et à nous recentrer sur l’essentiel.
Nous avons lu ensemble le texte proposé par nos responsables donnant “quelques orientations pour le bien être psychologique dans la vie religieuse et sacerdotale pendant la période de quarantaine”. Suite à nos échanges, nous avons adapté notre disposition à table, notre oratoire pour essayer de garder nos distances. Nous prenons le temps de nous retrouver pour un temps de pause dans la matinée et l’après-midi sans oublier la convivialité lors des repas et sans négliger les menus variés.
Nous avons réalisé des choses ensemble : jeux de société, ménage, rangement. Nous avons même ressorti la machine à coudre pour réaliser des masques. Nous nous retrouvons pour l’eucharistie suivie sur KTO ou le Jour du Seigneur et le chapelet à Lourdes. Nous n’étions pas confinées sur nous-mêmes mais au contraire nous nous sentions appelées à élargir l’espace de notre tente. Notre apostolat a changé. Nous avons vécu autrement nos relations avec l’extérieur (téléphone, mails). Il a fallu s’adapter aux techniques de réunion à distance par Visio conférence.
Ce vécu nous a amené à intensifier notre prière pour tous ceux qui souffrent, pour l’Eglise et pour le monde. Nous rendons grâce pour tous les élans de solidarité que cette pandémie a provoqués sans oublier tous ceux qui ont œuvré pour que la vie se poursuive (personnel soignant, caissières, éboueurs…)