J’ai grandi dans une famille croyante, non pratiquante mais souvent nous entendions notre père nous parler de la présence de Dieu. De plus, j’ai toujours été scolarisée dans des établissements scolaires catholiques donc, toute mon enfance, j’ai reçu une éducation religieuse. Les temps de catéchisme me plaisaient d’ailleurs beaucoup.
Durant mon adolescence et le début de ma vie adulte, je me suis un peu éloignée de la religion et c’est en rencontrant mon époux que ma foi a connu un nouvel élan. Mon mari est issu d’une famille chrétienne, engagée dans la paroisse et dans diverses œuvres caritatives. J’admire leur foi qui les pousse à se rendre aux services des autres, toujours dans la discrétion et l’humilité.
C’est lorsque nous sommes devenus parents que nous avons décidé de fréquenter régulièrement les messes dominicales. Nos enfants et nous-mêmes appréciions particulièrement la joie et la ferveur du Père Armel, alors prêtre de la paroisse de Bergues. J’aimais aussi beaucoup ses homélies qui me touchaient et résonnaient en moi comme des messages d’Espérance.
Etant non baptisée, lors des temps de communion, je restais assise sur le banc comme à chaque fois sans que cela ne me dérange. Pourtant un dimanche, je regardais le Christ représenté sur la croix et je me suis soudainement demandée comment je pouvais rester là, assise à attendre que la communion passe pour continuer la messe tranquillement. Comment pouvais-je rester passive devant cet acte d’Amour suprême que Jésus a fait pour nous ? Pour la première fois ce dimanche, je me rendais profondément compte de l’importance réelle de ce sacrifice. Dès le lendemain, je parlais de mon envie de me faire baptiser au Père Armel qui fut tout à fait enthousiaste.
Puis, le jour du baptême est arrivé. La nuit qui l’a précédée, j’ai difficilement trouvé le sommeil. J’ai beaucoup prié le Seigneur, lui demandant de m’aider dans ce nouvel engagement. J’ai d’ailleurs un peu ressenti le même sentiment que la veille de mon mariage religieux où je me rendais compte que cet engagement serait irréversible, qu’il me faudrait dorénavant tout faire pour l’honorer jusqu’à la fin de mes jours, quelle pression !
Grâce notamment à Béatrice Francke, à Sœur Danièle, à Réjane et Hèlène Bossaert mon temps de préparation au baptême fut un réel enrichissement personnel et religieux. Merci à chacune d’elle pour m’avoir accompagnée avec tant de bienveillance.
J’ai naturellement choisi comme parrain et marraine mes beaux-parents qui sont pour moi des exemples dans leur manière de vivre leur foi.
Toute ma famille ainsi que des proches amis étaient réunis autour de moi pour ce grand jour, pourtant j’avoue ne pas m’être vraiment rendue compte de leur présence tant la célébration a été pour moi un grand moment d’émotion. J’avais l’impression d’être appelée, happée pour un face à face exclusif avec Dieu, toujours guidée et accompagnée par le regard rassurant du Père Armel.
Le temps de la communion fut le moment le plus poignant. Recevoir l’hostie pour la première fois marquait le début d’un nouveau commencement dans ma vie chrétienne, une renaissance, une promesse d’Amour irréversible. J’étais partagée par une grande joie et en même temps un grand vertige : « Mon Dieu, je t’implore de me donner la force d’honorer chaque jour mon engagement. »
Puis, je suis retournée vers la communauté chrétienne très nombreuse ce jour-là. Tous ces sourires, ces regards bienveillants m’ont immédiatement rassurée, apaisée. Désormais, nous faisons partie de la même famille et marchons ensemble vers la Lumière.
La cérémonie fut suivie d’un repas très agréable mais une fois encore, j’avoue qu’il me semblait que je ne faisais que survoler les discussions. Je me sentais ailleurs, un peu extérieure à ce temps festif. En réalité, je n’avais qu’une hâte, celle de me retirer, m’isoler pour prier. Prier pour remercier le Seigneur de m’accueillir dans sa famille, prier pour imprégner au plus profond de mon cœur ma promesse.
Depuis, chaque dimanche, le moment de la communion reste pour moi un moment extrêmement intense et émouvant durant lequel je me sens intimement proche de Dieu. Depuis mon baptême, je suis évidemment toujours la même mais intérieurement tellement différente. Désormais, chaque matin, je me sens habitée d’une foi inaltérable qui donne davantage de sens à ma vie quotidienne, à mes pensées, mes engagements. Je me sens tout simplement guidée par la Lumière de l’Espérance éternelle que Dieu m’offre chaque jour.
Esther Herqué. (Bergues)