Le temps de l’Avent se termine…
Le Soleil de justice, bientôt, va se lever.

Dans les communautés visitées en ce temps d’Avent, j’ai vu les crèches prendre forme et se construire lentement. Ce matin, là où je suis à la veille de ce 4ème dimanche de l’Avent, les personnages de Marie, Joseph ont été placés. Entre eux, un peu de paille et… une place… laissée VIDE. En attente ? En espérance ?
Me revient l’annonce de l’ange aux Bergers que nous entendrons en cette fête de Noël :
« … Aujourd’hui vous est né un sauveur qui est le Christ Seigneur. Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né, emmailloté et couché dans une mangeoire » (Lc2, 1-14).
Je contemple cette place laissée vide… Elle permettra… le miracle : une présence viendra et pourra l’habiter. Sans place vide, où l’imprévu pourra-t-il se nicher ?  Où l’inouï pourra-t-il advenir ? Or, Dieu est imprévisible. Trouvera-t-il une place pour s’incarner dans notre monde et dans nos vies, nos communautés ?

Durant le temps de l’Avent, nous étions invitées à VEILLER… A ATTENDRE. Quand je veille, je ne sais pas vraiment ce qui va venir, advenir. J’espère ! Et je ne prévois justement rien parce que j’espère ! Je me rends disponible, je me fais vide pour qu’une place soit offerte à l’inattendu, à la nouveauté.

Me revient la 3e conférence de l’Avent prononcée par le père Roberto Pasolini, franciscain capucin, prédicateur de la Maison pontificale et qui avait pour thème : La grandeur de Dieu est la petitesse.  Naturellement, nous sommes plutôt enclin à voir, entendre, repérer, remarquer, chercher ce qui est grand, beau, lumineux… Mais alors, comment voir le signe donné par l’ange ? La grandeur de Dieu m’apparait-elle dans la petitesse de cet enfant ? La présence de Dieu m’apparait-elle dans la petitesse de la sœur qui vit avec moi, des sœurs qui vivent avec moi ? Est-ce que je réalise, comprends, accueille cette bonne nouvelle : Dieu en Jésus son Fils se fait tout petit pour me rejoindre et vivre en moi comme il vient en chacune de nous, en chaque personne…

A l’écoute de la conférence du père Roberto Pasolini, j’ai entendu aussi un lien entre petitesse, Mt 25 et la mission de chaque chrétien. Grâce, oui j’ose dire “grâce” à celui qui a faim, qui a soif, qui est nu, qui est en prison… grâce à ma sœur, mon frère qui a ses faiblesses, ses handicaps, ses limites, l’occasion m’est donnée d’exercer quelque chose de la bonté de Dieu à son égard, de vivre quelque chose de la patience, de la bienveillance, de l’écoute et de l’attention que Dieu a avec chacun, chacune de nous. Et en vivant cela, je témoigne de manière discrète, petitement mais de manière bien réelle, de la bonté de Dieu à l’égard de toute personne.  Ma vie devient alors évangélisation, mission. N’est-ce pas là que nous sommes attendues comme Sœurs de l’Alliance : « témoigner de la tendresse de Dieu pour toute personne ».

En accueillant avec joie et reconnaissance dans nos vies le Très-haut qui s’est fait très-bas, que la grâce nous soit donnée de le reconnaitre quand il nous fait signe dans les personnes avec lesquelles nous vivons ou que nous rencontrons.

                         Belle fête de la nativité

    Sr Françoise-Marie